Porto-Novo, souvent éclipsée par Cotonou, sa célèbre voisine, est la capitale du Bénin et recèle un patrimoine historique riche et captivant. Au cœur de cette ville se trouve la légende de Tè-Agbanlin, considéré comme le fondateur du royaume de Hogbonu, qui allait devenir Porto-Novo.
L’histoire commence au début du XVIIe siècle, lorsque Tè-Agbanlin, issu de la dynastie des Adjas, émigre avec ses frères d’Allada vers ce qui était alors connu sous le nom d’Ajaché. Ce nom, d’origine yorouba, signifie « nous nous sommes battus, nous avons vaincu nos ennemis et nous avons conquis une terre ». Dans cette région déjà habitée, Tè-Agbanlin se retrouve confronté à des défis redoutables, mais sa détermination et son ingéniosité lui permettent de surmonter les obstacles.
La légende raconte qu’à son arrivée, Tè-Agbanlin découvre une terre sauvage, peuplée d’animaux féroces. Pour se protéger, il construit une charpente avec des feuilles de bananier et utilise une corne d’antilope pour effrayer les créatures menaçantes. Ce chasseur d’antilope devient ainsi le symbole de la résistance et de l’adaptabilité.
Confronté aux Yoruba, qui occupent déjà les lieux, Tè-Agbanlin demande l’hospitalité, mais se voit opposé à la guerre. C’est alors qu’il se tourne vers le Zangbeto, esprit vaudoun et gardien de la nuit, pour obtenir de l’aide. Déguisé sous un costume de paille, le Zangbeto, en jouant de la musique et en faisant résonner des tambours, effraie les adversaires. Les Yoruba, terrifiés, prennent la fuite, laissant ainsi la voie libre à Tè-Agbanlin.
Après cette victoire, Tè-Agbanlin établit le royaume d’Hogbonu, qu’il dirigea pendant plus de quatre décennies. Ses descendants héritent de son trône et continuent de façonner l’histoire de Porto-Novo. Aujourd’hui, le Zangbeto est célébré comme la divinité protectrice de la ville, veillant sur la sécurité de ses habitants.
Porto-Novo demeure un carrefour de culture et de tradition, où l’histoire de Tè-Agbanlin et du Zangbeto continue d’inspirer et de fasciner. Les portes du temple du Zangbeto, ornées d’antilopes, rappellent ce riche héritage, et les célébrations entourant ces figures emblématiques renforcent le lien entre passé et présent.