Dans un contexte de lutte accrue contre les groupes armés dans le nord du pays, les forces armées béninoises vont bénéficier d’un soutien militaire significatif de la part de la France et de l’Union européenne. Au cours des prochaines semaines, l’état-major français des armées livrera un lot de quinze véhicules de l’avant blindé (VAB) au général Fructueux Gbaguidi, haut commandement des Forces armées béninoises (FAB).
Cette livraison s’inscrit dans un cadre plus large de coopération militaire entre Paris et Cotonou, ayant déjà vu l’envoi de 26 VAB et de divers équipements, dont des pick-up et trois hélicoptères de transport Puma. Ces matériels sont destinés à renforcer les capacités opérationnelles des FAB, qui sont engagées dans l’opération Mirador, un programme visant à éradiquer la menace des groupes armés le long des frontières nord du Bénin, notamment celles avec le Burkina Faso et le Niger.
L’opération Mirador a récemment été mise en lumière suite à une attaque tragique survenue fin juillet dans le parc national du W, qui a coûté la vie à sept militaires béninois et à cinq Rangers de l’ONG African Parks. Cet incident souligne l’urgence de la situation sécuritaire dans la région et la nécessité d’un soutien accru pour les forces locales.
Parallèlement, l’Union européenne, sous l’égide de la European Union Security and Defence Initiative in the Gulf of Guinea (EUSDI GOG), prépare également la remise de deux véhicules blindés de type Mamba à l’armée béninoise. Initialement destinés aux Forces armées nigériennes, ces véhicules ont été réaffectés suite à la crise politique au Niger, marquant un changement stratégique dans les priorités de l’UE en matière de sécurité.
La réorientation des aides militaires est également observée du côté de la diplomatie américaine, qui cherche à établir des partenariats plus étroits avec les pays côtiers du Golfe de Guinée, en délaissant progressivement les relations avec des pays du Sahel, renforçant ainsi la dynamique de coopération régionale face aux menaces sécuritaires.