Dans un récent recensement de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie, le Sénégal a constaté une baisse significative de sa natalité, avec une moyenne de 4,2 enfants par femme en 2023, contre 6,4 en 1986. Cette tendance s’explique en partie par l’augmentation du taux de scolarisation des filles, qui accèdent de plus en plus à l’éducation et aspirent à une carrière professionnelle.
Pour Djiby Diakhaté, professeur de sociologie à l’université Cheikh-Anta-Diop, de nombreuses jeunes femmes réalisent qu’elles ne peuvent pas se permettre d’avoir de nombreux enfants une fois mariées. Elles envisagent désormais leur avenir professionnel, leur santé et la stabilité de leur famille, ce qui les pousse à limiter le nombre de naissances.
Les autorités sénégalaises ont également mis en œuvre des actions de sensibilisation, telles que des campagnes de communication à la télévision et l’intervention des « bajenu gox », des tantes communautaires qui prodiguent des conseils aux jeunes mariées pour les aider à gérer leur maternité de manière équilibrée et maîtrisée.
De plus, la proposition d’augmenter l’âge légal du mariage de 16 à 18 ans pour tous, issue des récentes assises de la justice, pourrait renforcer cette tendance à la baisse de la natalité au Sénégal, permettant ainsi aux femmes de se concentrer pleinement sur leur épanouissement professionnel.
