Le général de division Fructueux Gbaguidi, chef d’état-major de l’armée béninoise, a achevé une tournée de quatre jours dans le département de l’Alibori et du Borgou, deux zones récemment touchées par des attaques terroristes. Du 26 au 29 décembre, cette visite s’est concentrée sur le renforcement des capacités opérationnelles des forces armées et sur l’établissement d’un dialogue constructif avec la communauté locale, notamment la communauté peule.
La tournée a débuté à Parakou, où le général Gbaguidi a rencontré les représentants de la communauté peule pendant trois heures. Au cours de cette interaction, les membres de la communauté ont exprimé leurs préoccupations concernant la stigmatisation dont ils sont souvent victimes lors des opérations de lutte contre le terrorisme, qui se traduisent par des traques, des neutralisations et des arrestations. Ils ont plaidé pour une approche collaborative dans la lutte contre l’extrémisme violent, réclamant que chacun soit impliqué dans la sécurisation de la région. Les discussions ont abouti à des propositions pour une co-production de la sécurité entre les Forces de défense et la communauté peule.
Le chef d’état-major a également visité plusieurs sites stratégiques, notamment ceux touchés par des attaques récentes. Notamment, une attaque meurtrière en juillet dernier sur une antenne d’African Park, qui a coûté la vie à 12 personnes, dont 7 militaires. Le général Gbaguidi a réaffirmé l’engagement de l’armée à reprendre le contrôle de ces zones, en assurant que le site serait fortifié et sécurisé.
La tournée s’est poursuivie à Malanville, où le général a inspecté les installations entourant l’oléoduc nigérien, cible d’une attaque le 2 décembre. Dans cette région, l’ambassadeur de Chine a récemment visité le site, où l’opérateur chinois WAPCO a construit une nouvelle station de pompage.
À l’issue de cette tournée, des mesures de sécurité supplémentaires ont été mises en place autour du pipeline et des positions militaires clés. Cette initiative intervient dans un contexte où le président Patrice Talon a reconnu le 20 décembre les difficultés du pays à contenir le phénomène du terrorisme, annonçant ainsi des investissements en matière de sécurité. Des livraisons de matériels militaires sont également prévues pour le premier trimestre de 2025, soulignant l’engagement du gouvernement dans la lutte contre les menaces terroristes.
