La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a examiné, jeudi 3 avril 2025, une affaire d’escroquerie présumée dans laquelle un homme, la cinquantaine, a accusé un autre de l’avoir trompé avec des produits dits « magiques », dont des savons de chance, censés lui apporter prospérité et succès financier. Selon le plaignant, ces rituels spirituels ont au contraire aggravé sa situation financière.
L’affaire a été portée devant la justice après que le plaignant ait affirmé avoir payé cinq millions de FCFA pour ces « services » mais, au lieu d’améliorer sa situation, il se serait retrouvé dans une situation encore plus précaire. « Quand j’utilisais les savons, au lieu que les choses s’améliorent, c’est le contraire que j’ai constaté. J’étais devenu plus pauvre qu’avant », a-t-il déclaré lors de son témoignage, suscitant l’amusement dans la salle, avant de réaffirmer sa déclaration avec sérieux.
Le prévenu, un homme d’une trentaine d’années, rejette toute accusation d’escroquerie. Il se défend en se présentant comme un simple intermédiaire entre le plaignant et un soi-disant « grand maître » capable de réaliser des travaux spirituels. Selon lui, les savons de chance ont bien été livrés, mais l’échec des rituels serait dû au non-respect de certains interdits, notamment d’ordre sexuel, que le plaignant n’aurait pas respectés.
L’accusé a en outre révélé qu’il avait prêté de l’argent au plaignant dans le passé, suggérant que ce dernier lui devait une somme de 80 000 FCFA. Cette dette, selon l’accusé, n’aurait pas été remboursée, ajoutant un nouvel angle à l’affaire.
Le ministère public a pris des réquisitions sévères contre le prévenu, le qualifiant de « vendeur d’illusions ». Selon les enquêteurs, les numéros utilisés pour recevoir l’argent de la victime sont ceux du prévenu, qui aurait aussi escroqué d’autres personnes par des méthodes similaires. Le représentant du ministère public a requis une peine de cinq ans de prison, dont deux fermes, ainsi qu’une amende d’un million de FCFA, en plus de trois millions de FCFA de dommages et intérêts pour la victime.
La défense, de son côté, a plaidé la relaxe, arguant que son client n’avait fait qu’aider un ami à rencontrer un soi-disant grand maître. L’avocat a insisté sur le fait que son client n’avait pas vendu les savons et qu’il ne pouvait être tenu responsable des échecs des travaux spirituels.
Le verdict final sera rendu le 19 mai 2025, marquant un tournant dans cette affaire qui met en lumière les pratiques douteuses liées au maraboutage et à la vente de produits supposés magiques.