Le Comité permanent Inter-Etat de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) a célébré sa 39ème Journée ce jeudi, avec un message fort lancé par Mahamat IDRISS DEBY ITNO, Président de la République du Tchad et Président en exercice du CILSS. Le thème de cette année, « Des systèmes irrigués performants et durables pour une agriculture résiliente aux changements climatiques », souligne l’urgence d’adopter des mesures adaptées pour faire face aux défis alimentaires croissants dans la région.
Le CILSS, dont fait partie le Bénin, rappelle que la production agricole dans le Sahel dépend à 95% des précipitations, désormais de plus en plus incertaines en raison des changements climatiques. Malgré les ressources en eau considérables disponibles, tant de surface que souterraines, ainsi qu’un potentiel significatif en terres irrigables, moins de 15% des terres arables sont actuellement irriguées. Cette situation appelle à une mobilisation urgente pour développer des systèmes d’irrigation efficaces afin de sécuriser et d’accroître la production alimentaire.
« Cette célébration est une occasion de réaffirmer notre engagement en faveur d’une agriculture durable. Notre région dispose de ressources inexploitées qui doivent être mises à profit pour améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle », a déclaré le Président Déby.
Le CILSS a déjà pris des mesures concrètes, notamment à travers l’Initiative pour l’Irrigation au Sahel, lancée en 2013 par six États membres, avec le soutien de la Banque Mondiale. Cette initiative vise à porter la superficie irriguée à un million d’hectares dans un avenir proche. Le Projet d’Appui Régional à cette initiative, le PARIIS, est en cours dans une phase pilote et pourrait s’étendre à d’autres États membres en raison de son succès.
En parallèle, la situation actuelle dans la région est marquée par des crises alimentaire, nutritionnelle et économique, exacerbées par des conflits et l’insécurité. Les gouvernements sont appelés à réorienter leurs priorités d’investissement vers des systèmes irrigués durables et à mobiliser des financements pour l’irrigation.
« Nous devons repositionner l’irrigation comme une priorité pour lutter efficacement contre l’insécurité alimentaire et augmenter les revenus des producteurs », a insisté le Président Déby, appelant à une coalition d’engagements publics et de financements privés pour tirer parti du potentiel agricole de la région.